Si l’adoption du Building Information Modeling (BIM) dans le neuf est aujourd’hui une évidence, inclure cette méthodologie de travail collaborative pour les projets de rénovation est une nécessité afin d’optimiser l’efficacité énergétique des constructions. En effet, le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie en France (46% de la consommation énergétique nationale) et représente à lui seul plus de 25% des gaz à effet de serre émis. Le patrimoine immobilier a donc une véritable responsabilité énergétique, et avec l’augmentation constatée des émissions de CO2 du secteur, il est plus qu’urgent d’inverser cette courbe.
La maquette numérique au service de l’efficacité énergétique
La mise en BIM du bâtiment existant permet d’anticiper le comportement thermique, acoustique ou encore énergétique de celui-ci. Le point de départ de tout projet en BIM est la réalisation d’une maquette numérique du bâtiment en question. Celle-ci sert de support collaboratif pour tous les corps de métiers travaillant tout au long du cycle de vie du bâti.
Mais la maquette 3D / BIM a surtout la capacité de stocker des informations clés du bâtiment. Ces données sont variées et peuvent contenir les éléments du DOE, les types de matériaux qui composent un mur, les résultats des calculs énergétiques initiaux ou encore des informations liées à la maintenance du bâti, telles que par exemple la date et le résultat de la révision des chaudières. L’émergence des objets connectés est aussi une victoire pour l’intelligence des constructions (“Smart Buildings”) dont les données peuvent être intégrées dans le modèle 3D.
Enfin, la maquette numérique s’avère être un un excellent outil d’aide à la décision, par exemple en tant que support pour effectuer des simulations d’isolation thermique avant travaux.
Quels avantages pour la maintenance et l’exploitation ?
Si la maquette 3D / BIM et sa base de données associée ne peuvent à elles seules réduire les émissions de gaz à effet de serre, elles sont toutefois un moyen d’y contribuer significativement. Souvent comparée à la carte vitale du bâti, la maquette numérique est donc un outil puissant de coordination et de part les informations qu’elle contient, favorise une meilleure connaissance de celui-ci. La rénovation massive du parc immobilier français nécessitera une collaboration efficace d’un large nombre d’acteurs et sera primordiale pour éviter les pertes de temps et d’argent.
De plus, l’enrichissement de la maquette par des informations liées à la maintenance et à l’exploitation des constructions permettra une meilleure optimisation énergétique. C’est en effet au stade de son exploitation qu’un bâtiment est le plus énergivore (chauffage, climatisation, éclairage, ventilation…). Grâce à la mise en BIM du patrimoine immobilier, une maintenance préventive pourra être effectuée, des applications de suivi de consommations pourront être imaginées et la traçabilité des opérations facilement répertoriée.