La révolution numérique bouleverse notre société ainsi que tous les secteurs d’activité. Si les banques, les transports, la recherche ou encore la santé adoptent des stratégies innovantes pour gagner en performance, le secteur du bâtiment a toutes ses chances pour réussir dans ce nouveau paradigme.
Pour soutenir cette transition, le gouvernement français lançait en 2015 le Plan Transition Numérique Bâtiment (PTNB) et plus récemment, en avril 2018, l’exécutif présentait son plan pour la rénovation énergétique des bâtiments. Avec une volonté de rénover 500 000 logements par an, le gouvernement en fait clairement une priorité nationale.
Une solution se démarque pour relever ces enjeux, à la fois liés à la conjoncture de notre siècle et au numérique, le BIM (Building Information Modeling).
Pourquoi rénover en BIM ?
Le BIM consiste à créer un jumeau numérique d’un bâtiment, consultable et pouvant être alimenté tout au long de sa vie par tous les acteurs travaillant autour de l’infrastructure. En plus de contenir les éléments structurels d’une construction, la maquette BIM contient des informations, telles que les différents matériaux composant un mur, les dimensions de chaque fenêtre, ou encore des données relatives à l’entretien d’équipements. Concernant le patrimoine existant, une capture de la réalité en amont de la modélisation est nécessaire. Appelée Scan to BIM, la méthode la plus fiable aujourd’hui est tout d’abord de numériser le bâtiment à l’aide d’un scanner laser et de réaliser une maquette numérique à partir du relevé, appelé nuage de points. Il sera alors facilement possible de prendre des mesures précises, d’établir différents scénarios ou encore de mieux anticiper les risques et les coûts des travaux de rénovation. Le BIM est donc une méthode collaborative pour anticiper au mieux les événements pouvant se produire lors du cycle de vie du bâtiment.
Le BIM dans la rénovation ouvre de nouvelles perspectives
Rénovation énergétique
La maquette BIM est donc mise à jour tout au long de la vie de l’infrastructure et peut servir de support pour de potentielles simulations. Dans le cadre de rénovation énergétique, le modèle numérique est utilisé par les bureaux d’études pour, d’une part évaluer l’existant : quels sont les matériaux d’isolation utilisés, quel est le degré d’ombrage du bâti, quels types de fenêtre ont été utilisées, etc. Couplé avec des outils dédiés, tels que les technologies de la startup Kocliko, il sera alors plus simple et plus dynamique d’effectuer des simulations de travaux de rénovation et d’évaluer les retombées sur l’efficacité énergétique.
Réhabilitation
A l’instar de la rénovation énergétique, tout projet de réhabilitation nécessite la réalisation de scénarios afin de prévoir au mieux les coûts et les potentiels risques liés aux travaux. Dans ce cadre là, la maquette est utilisée par les architectes et dessinateurs pour tester des hypothèses et définir laquelle est la meilleure candidate pour maximiser la réussite du projet.
Démolition
Même si un bâtiment est destiné à être détruit, il est de plus en plus commun de créer un avatar numérique de celui-ci. En effet, la maquette numérique apporte un inventaire précis des équipements et matériaux et répond au mieux aux enjeux liés aux questions de fin de vie, de recyclage et de réemploi des matériaux. Là aussi, des simulations de déconstruction seront facilement réalisables. Si l’utilisation de cette méthode est encore confidentielle en France, celle-ci a déjà fait ses preuves à l’étranger et notamment en Grande Bretagne avec la notion émergente de DRIM, « Deconstruction & Recovery Information Modeling ».